Le général veut une étreinte pour dormir #6

Chapitre 6 : Point de garde impérial
Traduction par @Ytr

Note de Littleangele : bon weekend de Pentecôte à toutes et tous ! Voici de quoi bien commencer la journée. C’est parti pour toujours plus d’interactions entre notre Zhu Yu et notre bel inconnu qui apprennent à se connaître.


La première fois qu’ils avaient partagé une couche, il avait dormi. La deuxième fois aussi, la troisième fois toujours et la quatrième fois de même. Ainsi de suite, il dormait à chaque fois. Cet homme ne faisait que l’enlacer pour dormir et jamais rien de plus.

Chu Zhu Yu était courbaturée de la tête aux pieds mais elle laissait faire car elle l’avait pris en pitié. Il souhaitait tant dormir qu’il avait même volontairement brisé sa propre main. Elle compatissait de voir qu’il devait recourir à des moyens aussi extrêmes pour réaliser une action aussi ordinaire que dormir. Si le seul fait de l’étreindre lui permettait de dormir, alors pourquoi s’obstiner à refuser ? Elle s’était résignée à accepter son destin.

Évidemment, il avait quand même fallu établir des règles. Elle ne voulait pas qu’il lui fasse de l’acupuncture parce qu’ensuite, elle avait une sensation désagréable sur tout le corps.

— Jue Qing, avez-vous des parents ? demanda-t-elle un jour.

— Non.

— Des frères et sœurs ?

— Je n’en ai pas. Je n’ai que mon professeur. Est-ce que cela compte comme de la famille ?

Était-il orphelin ?

— Avez-vous quelques projets de vous marier et de prendre le nom de votre épouse ? poursuivit-elle d’un air ingénu.

— Je n’ai jamais pensé me marier, admit-il en remuant son chapelet de perles.

Zhu Yu resta sans voix. Ainsi, cet homme avec lequel elle partageait une proximité quasi intime ne constituait pas un parti à marier. Pour autant, si l’opportunité d’être fécondée par lui se présentait, cela serait une très bonne chose. Inconsciemment, Zhu Yu s’était prise à imaginer l’apparence de leur enfant à tous les deux. Après tout, il était bel homme. Tout enfant issu de lui ne pourrait qu’être beau. Assurément plus beau qu’un enfant issu du cruel, féroce et brutal général briseur d’os… si elle en croyait les rumeurs du moins. Cet homme près d’elle était le meilleur candidat et le plus sûr.

Malheureusement, s’il allait et venait de sa chambre tous les jours et l’enlaçait toutes les nuits pour dormir, il restait toujours intégralement vêtu. Il n’allait jamais plus loin que sa tête reposant sur la poitrine de Zhu Yu pour sentir son parfum. Nul besoin de préciser qu’elle était toujours vierge. Et était loin de ne plus l’être… A fortiori, lorsqu’il affichait une expression interloquée quand elle se faisait aguichante et séductrice, du moins essayait, en battant des cils telle une prostituée : « Zhu Yu, vos yeux vous font-ils souffrir ? »

Existait-il tentative de séduction infructueuse plus flagrante ?

Forte de ce constat, elle avait renoncé, se restreignant à guérir Jue Qing de son insomnie. Ainsi, elle serait plus vite libérée.

Chu Zhu Yu souleva paresseusement les paupières, des rayons de soleil filtrant à travers sa fenêtre. Il était encore très tôt mais les servantes se levant aux aurores pour travailler, il lui fallait se réveiller et se mouvoir. Toutefois, un bras enserrant sa poitrine l’empêchait de bouger. Elle soupira lourdement et sortit sa main de sous la couverture pour enlever ce bras gênant. Elle poussa encore et encore mais sans résultat, le bras était toujours pressé contre sa poitrine. Elle s’y mit à deux mains avec toute son énergie, jusqu’à rougir sous l’effort mais toujours rien.

— Que se passe-t-il ? souffla une douce voix, près de son oreille.

Une fois libérée, Zhu Yu tourna la tête et regarda le beau visage qui s’offrait à elle. Xiao Zhi était allongé sur un côté du lit, sa belle chevelure en bataille parce qu’il bougeait beaucoup dans son sommeil. Ses vêtements débraillés dévoilaient un torse si tentant. Son visage portant encore des traces du sommeil, ses lèvres pâles et son regard voilé au réveil étaient autant d’invitations au vice qui donnèrent des bouffées de chaleur à Zhu Yu, détournant précipitamment le regard. Cet homme était la tentation même.

Se sentant rougir, elle lui pressa un oreiller sur le visage pour se cacher.

— C’est déjà le matin, réveillez-vous !

— Ne puis-je dormir plus longtemps ? dit-il en relevant la tête.

Elle le fusilla du regard et ne récolta qu’un soupir alors qu’il se grattait le nez.

— Zhu Yu, vous êtes vraiment différente des autres femmes.

— Et je suppose que vous direz ensuite que je suis extrêmement douce à étreindre ? assena-t-elle en levant les yeux, exaspérée. Vous l’avez dit tant de fois, me rappelant inlassablement combien je suis ronde.

— Vous n’êtes pas ronde, objecta-t-il avec un air sérieux.

— Dans ce cas, pourquoi me dites-vous souvent que je suis douillette ?

— Je n’aime pas les femmes maigres, remarqua-t-il pensivement. J’aime les gens plus en chair, comme vous. C’est plus agréable à étreindre.

Zhu Yu était d’avis qu’in fine, cela signifiait qu’elle était ronde. À croire que non… Lasse néanmoins de réfléchir à ce sujet, elle s’anima et fit son lit tandis que Xiao Zhi se dirigeait vers l’unique miroir de la chambre, s’emparait d’un peigne pour peigner ses cheveux.

Quelle ne fut sa surprise lorsqu’elle revint dans la chambre après avoir lavé son visage pour voir qu’il se débattait toujours avec sa chevelure.

— Je n’ai jamais vu personne peigner ses cheveux aussi maladroitement ! s’esclaffa-t-elle, avant de relever un sourcil d’interrogation lorsqu’il se tourna vers elle pour lui tendre le peigne.

— Peignez-les, énonça-t-il simplement.

— Êtes-vous vraiment un garde impérial ? soupira-t-elle dépitée. Pourquoi êtes-vous incapable de peigner vos cheveux ?

— Qui est garde impérial ? rétorqua Xiao Zhi.

— Tous les jours, vous êtes vêtu de noir. N’êtes-vous pas un garde, ou est-ce que vous êtes un moine ? observa-t-elle à voix haute. Elle n’avait jamais vu de moine dormir avec une femme cela dit…

Xiao Zhi garda le silence, attendant qu’elle peigne ses cheveux. Ce qu’elle fit lentement, en saisissant le peigne d’une main et sa chevelure de l’autre. Qui croirait qu’un homme possède des cheveux aussi doux et soyeux.

— Lorsque vous êtes venu hier, aviez-vous une pince à cheveux ? demanda-t-elle.

— Je l’ignore. Elle doit être quelque part près du lit, dit Xiao Zhi en riant.

En cherchant, Zhu Yu trouva ladite pince en jade sous le lit. Le motif de la pince était très simple, pourtant elle ne put s’empêcher d’être surprise qu’un simple garde ait en sa possession une pince en jade. Tout en marmonnant, elle plaça la pince dans les cheveux de Xiao Zhi. Elle produisait un contraste saisissant avec ses cheveux de jais. Si au réveil il était débraillé, une fois peigné et coiffé il était absolument magnifique.

Ciel, elle venait de penser qu’un homme était « absolument magnifique », qui plus est un garde impérial… Elle devait être perturbée, oui, c’est bien cela. C’est sur cette pensée qu’elle peigna rapidement ses cheveux. Elle remarqua le regard étrange que Xiao Zhi posait sur elle, comme s’il attendait quelque chose.

— Y a-t-il un problème ? questionna-t-elle, étonnée qu’il soit encore là.

— Laver le visage et rincer la bouche, dit-il en regardant l’endroit où se trouvait l’eau.

Chu Zhu Yu ne sut plus à quel dieu se vouer ! Était-elle venue dans la résidence du général pour servir un simple garde impérial ?

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